Top of the Lake
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Lilly
Saeki
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louisiane
9 participants
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- AdnirusTavernier de Thessalie
-
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Re: Top of the Lake
Mer 15 Jan - 21:18
C'est vrai que c'est particulier l'ambiance de cette série et autant les paysages sont magnifiques, autant les personnages, ben, y font pas rêver! Un peu consanguin le village, non?
- little gyzmooJedi Warrior
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Localisation : Kalliste
Subber/Shipper : subber ... what else ?
Re: Top of the Lake
Jeu 16 Jan - 16:27
et très très très long ..... pour une histoire bien mince
- Holly75Disciple de Lao Ma
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Age : 38
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Subber/Shipper : Subber
Re: Top of the Lake
Dim 17 Aoû - 12:37
Tout est dit dès le début, une fille de 12 ans, s'avance dans le lac et la raison de cet acte, c'est qu'elle est enceinte, c'est le mystère au cœur de l'histoire (le cœur des ténèbres), son corps est une scène de crime. Puis Robin arrive et affronte le mystère et par la même ses traumatismes qui la hantent. L'histoire de Tui a pour elle un écho très personnel. Retrouver, sauver la petite devient une question de vie ou de mort et pas seulement pour Tui.
Robin se met à sa recherche puis progressivement à la recherche d'elle même. Elle est faite d'oppositions : intelligente mais très naïve, forte et pourtant très vulnérable. Sa sensibilité fait sa force. Elisabeth Moss est incroyable de justesse.
Les eaux du lac Wakatipu sont comme un miroir en surface, complètement insondables, lisses, il s'agit de découvrir des secrets enfouis, de trouver ce qu'il y a sous la surface du lac. C'est une métaphore de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus sombre.
Tous les personnages sont des êtres abimés par la vie, torturés, le rythme lent (la lenteur du bout du monde) s'accordant à celui des habitants, permet de s'attarder et de creuser la psychologie complexe de chacun d'eux.
La dimension féministe est omniprésente, un féminisme de combat, s'articulant autour des violences sexuelles : Tui et son fusil en bandoulière, toujours prête à dégommer qui l’approche, les violeurs tailladés au tesson de bouteille…
Malgré le fait que le dénouement soit en parti prévisible, notamment quand
J'ai trouvé l'histoire captivante de bout en bout.
Une série mystérieuse, dans un cadre magnifique que sont les terres néo-zelandaises et qui a tout autant d'importance que les personnages. Cette nature extraordinaire et le sentiment d'immensité inquiétante qu'elle véhicule sont pour beaucoup dans l'ambiance anxiogène de la série.
Tous les thèmes chers à Jane Campion sont présents : l’enfance, la femme, le secret, le sexe, le viol, la pureté entachée, la résilience, la nature sauvage, l’eau...
Matt Mitcham, patriarche sociopathe narcissique et violent se prend pour le père fondateur, biologique et spirituel de toutes âmes errant à Laketop, il se comporte comme un chef de meute, un mâle dominant. La société s’apparentant à celle des chiens qu’il recueille et dresse pour lui obéir. S'il n’y arrive pas, comme avec la chienne de Bob Platt, il abat l’animal. Il ne comprend pas qu’on puisse lui désobéir. Lorsqu'il apprend que sa fille est enceinte, il affirme que non, ça ne peut pas arriver à "one of my bitches". Une de ses chiennes, dans les deux sens que ce mot peut avoir. Matt entretient les autres et contrôle la population grâce à son trafic de drogue.
Un camp presque sectaire, nommé Paradise (Moke Lake- photo ci-jointe) fait la liaison entre la ville et les espaces naturels. Dans quelques containers, vivent des femmes à la dérive évoluant dans une pseudo-spiritualité autour d'un gourou GJ, magistralement interprété par Holly Hunter. Contrairement aux apparences, elle n’essaie pas d’être un réel guide spirituel, elle n’entretient pas les illusions des femmes, au contraire, très directe, elle les réveille, les assène de vérités.
La brutalité avec laquelle elle s’adresse à elles n’a rien à voir avec celle de Matt, celle des hommes. Comme eux, elle utilise le terme "bitch" ("All the bitches here are searching for love. When they don't find that, enlightenment. They don't find anything."). Derrière la brusquerie ou les moqueries se cache une réelle empathie. Elle apaise les femmes. GJ est une source de réconfort, elle ne les manipule pas, ne leur ment pas, ne les rabaisse pas et les accepte comme elles sont, avec leurs défauts, les aide à se libérer.
Jane Campion les décrit comme étant "une tribu de femmes tombées du bord de la Terre". Comme réfugiées d'un monde où tout se doit d'être séduisant. "Je suis curieuse de ces femmes qui se construisent une vie en marge, dans l'affirmation de leur liberté…"
Mes répliques/scènes favorites :
"I think I'm going. And then there'll be nothing. Hello, darkness and love. Good bye my little girl." - Jude s'adressant à sa fille Robin avant de mourir.
Johnno: "I should have helped you. I didn't. I'm a coward"
Robin: "No, there is nothing you could have done. You were a kid!" - Johnno se mettant à genoux devant elle pour s’excuser à la place des autres de la violence qu’elle a subie.
Johnno déclarant son amour à Robin : "I'm gonna love you forever, I will never let you go... Walk through the valley of death, a fucking rainbow above us."
"In nature, there is no death, just a reshuffling of atoms." GJ à Jude (la mère de Robin).
"You know what ? I was actually beginning to find this much happiness fucking disturbing." -Johnno à Robin après leur dispute.
La reprise de Joga de Björk est magnifique :
Top of the Lake s'inspire notamment de la série Twin Peaks de David Lynch (les ressemblances sont assez frappantes), et The Killing. David Lynch, qu'elle vénère "Quand je vois Blue Velvet mon cœur défaille" film auquel il est d'ailleurs explicitement fait allusion dans la série.
J'ai aussi eu l'impression de voir Antichrist de Lars von Trier lors de la scène d'amour entre Robin et Johnno dans les bois...
Lucy apparait très furtivement lors du 4é épisode, où elle incarne Caroline Platt la veuve de Bob, sobre et touchante, toujours parfaite.
Parmi le casting, on retrouve Jay Ryan (Mark Mitcham, Zortis dans Xena ; Alastair dans Legend of the seeker), Calvin Tuteao (Turangi, Gurkhan dans Xena ; Jeziah dans Legend of the seeker), Alison Bruce (Anne Marie, Melosa/Talia Kahina dans Xena ; Sister Verna dans Legend of the seeker), Madeleine Sami (Zena, Tyro dans Xena), Stephen Lovatt (L’Officier Pete, Hades/ Phlanagus/Kirilus dans Xena), Michelle Ang (Kimmie la mère de Tui, Akemi dans Xena).
Robin se met à sa recherche puis progressivement à la recherche d'elle même. Elle est faite d'oppositions : intelligente mais très naïve, forte et pourtant très vulnérable. Sa sensibilité fait sa force. Elisabeth Moss est incroyable de justesse.
Les eaux du lac Wakatipu sont comme un miroir en surface, complètement insondables, lisses, il s'agit de découvrir des secrets enfouis, de trouver ce qu'il y a sous la surface du lac. C'est une métaphore de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus sombre.
Tous les personnages sont des êtres abimés par la vie, torturés, le rythme lent (la lenteur du bout du monde) s'accordant à celui des habitants, permet de s'attarder et de creuser la psychologie complexe de chacun d'eux.
La dimension féministe est omniprésente, un féminisme de combat, s'articulant autour des violences sexuelles : Tui et son fusil en bandoulière, toujours prête à dégommer qui l’approche, les violeurs tailladés au tesson de bouteille…
Malgré le fait que le dénouement soit en parti prévisible, notamment quand
- Spoiler:
- Tui inscrit sur un petit bout de papier : "NO ONE" renvoyant au "Just understand one thing. No one loves her more than me. No one." de Matt (le père de Tui) à Robin.
J'ai trouvé l'histoire captivante de bout en bout.
Une série mystérieuse, dans un cadre magnifique que sont les terres néo-zelandaises et qui a tout autant d'importance que les personnages. Cette nature extraordinaire et le sentiment d'immensité inquiétante qu'elle véhicule sont pour beaucoup dans l'ambiance anxiogène de la série.
Tous les thèmes chers à Jane Campion sont présents : l’enfance, la femme, le secret, le sexe, le viol, la pureté entachée, la résilience, la nature sauvage, l’eau...
Matt Mitcham, patriarche sociopathe narcissique et violent se prend pour le père fondateur, biologique et spirituel de toutes âmes errant à Laketop, il se comporte comme un chef de meute, un mâle dominant. La société s’apparentant à celle des chiens qu’il recueille et dresse pour lui obéir. S'il n’y arrive pas, comme avec la chienne de Bob Platt, il abat l’animal. Il ne comprend pas qu’on puisse lui désobéir. Lorsqu'il apprend que sa fille est enceinte, il affirme que non, ça ne peut pas arriver à "one of my bitches". Une de ses chiennes, dans les deux sens que ce mot peut avoir. Matt entretient les autres et contrôle la population grâce à son trafic de drogue.
Un camp presque sectaire, nommé Paradise (Moke Lake- photo ci-jointe) fait la liaison entre la ville et les espaces naturels. Dans quelques containers, vivent des femmes à la dérive évoluant dans une pseudo-spiritualité autour d'un gourou GJ, magistralement interprété par Holly Hunter. Contrairement aux apparences, elle n’essaie pas d’être un réel guide spirituel, elle n’entretient pas les illusions des femmes, au contraire, très directe, elle les réveille, les assène de vérités.
La brutalité avec laquelle elle s’adresse à elles n’a rien à voir avec celle de Matt, celle des hommes. Comme eux, elle utilise le terme "bitch" ("All the bitches here are searching for love. When they don't find that, enlightenment. They don't find anything."). Derrière la brusquerie ou les moqueries se cache une réelle empathie. Elle apaise les femmes. GJ est une source de réconfort, elle ne les manipule pas, ne leur ment pas, ne les rabaisse pas et les accepte comme elles sont, avec leurs défauts, les aide à se libérer.
Jane Campion les décrit comme étant "une tribu de femmes tombées du bord de la Terre". Comme réfugiées d'un monde où tout se doit d'être séduisant. "Je suis curieuse de ces femmes qui se construisent une vie en marge, dans l'affirmation de leur liberté…"
Mes répliques/scènes favorites :
"I think I'm going. And then there'll be nothing. Hello, darkness and love. Good bye my little girl." - Jude s'adressant à sa fille Robin avant de mourir.
Johnno: "I should have helped you. I didn't. I'm a coward"
Robin: "No, there is nothing you could have done. You were a kid!" - Johnno se mettant à genoux devant elle pour s’excuser à la place des autres de la violence qu’elle a subie.
Johnno déclarant son amour à Robin : "I'm gonna love you forever, I will never let you go... Walk through the valley of death, a fucking rainbow above us."
"In nature, there is no death, just a reshuffling of atoms." GJ à Jude (la mère de Robin).
"You know what ? I was actually beginning to find this much happiness fucking disturbing." -Johnno à Robin après leur dispute.
La reprise de Joga de Björk est magnifique :
Top of the Lake s'inspire notamment de la série Twin Peaks de David Lynch (les ressemblances sont assez frappantes), et The Killing. David Lynch, qu'elle vénère "Quand je vois Blue Velvet mon cœur défaille" film auquel il est d'ailleurs explicitement fait allusion dans la série.
J'ai aussi eu l'impression de voir Antichrist de Lars von Trier lors de la scène d'amour entre Robin et Johnno dans les bois...
Lucy apparait très furtivement lors du 4é épisode, où elle incarne Caroline Platt la veuve de Bob, sobre et touchante, toujours parfaite.
Parmi le casting, on retrouve Jay Ryan (Mark Mitcham, Zortis dans Xena ; Alastair dans Legend of the seeker), Calvin Tuteao (Turangi, Gurkhan dans Xena ; Jeziah dans Legend of the seeker), Alison Bruce (Anne Marie, Melosa/Talia Kahina dans Xena ; Sister Verna dans Legend of the seeker), Madeleine Sami (Zena, Tyro dans Xena), Stephen Lovatt (L’Officier Pete, Hades/ Phlanagus/Kirilus dans Xena), Michelle Ang (Kimmie la mère de Tui, Akemi dans Xena).
- InvitéInvité
Re: Top of the Lake
Dim 17 Aoû - 20:04
Excellente revue, Holly. Je n'avais pas capté le rapport avec Twin Peaks, mais maintenant que tu le dis, cela me saute à la figure!
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